Capharnaüm

Ce film, on en a vu la bande-annonce à la télé et on était d’accord, on voulait le voir. Ni une, ni deux, c’est ce qu’on a fait.

Synopsis : À l’intérieur d’un tribunal, ZAIN, un garçon de 12 ans, est présenté devant LE JUGE. LE JUGE : « Pourquoi attaquez-vous vos parents en justice ? » ZAIN : « Pour m’avoir donné la vie ». Capharnaüm retrace l’incroyable parcours de cet enfant en quête d’identité et qui se rebelle contre la vie qu’on cherche à lui imposer. (Cinénews)

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Mon avis : Si les critiques parlent d’un film fort et émouvant, j’y ajouterais qu’il est assez dur aussi.

Zain vit dans une famille démunie. Aucun des enfants n’est déclaré à l’Etat civil et aucun d’entre eux ne va à l’école. Ils travaillent, de petits boulots dans la rue qui permettent à la famille de survivre.

Ils vivotent jusqu’au jour où ses parents « consentent » à marier leur fille de onze ans. Zain s’y oppose et se retrouve à la rue. De là va commencer une errance, un combat pour survivre. Il y aura des rencontres, bonnes ou mauvaises sur son chemin, des choix à faire, mais surtout énormément d’indifférence dans le regard des gens.

Et puis, arrive un tragique événement, la mort de sa sœur(spoiler), et Zain pète les plombs et se retrouve en prison. C’est de là qu’il lancera sa plainte contre ses parents.

Le film commence par le début de ce procès et puis, de longs épisodes de la vie de Zain s’intercalent entre chaque morceau de ce procès. Un procès fait à la société dans laquelle il vit, finalement.

À voir, en connaissance de cause.

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La tresse – Laetitia Colombani

Ce roman, c’est une amie qui me l’a prêté en m’assurant que c’était un vrai bijou. Je l’ai lu assez vite, il faut dire qu’il n’est pas bien gros, mais je suis restée sur ma faim.

Résumé : Trois femmes, trois vies, trois continents. Une même soif de liberté.

Inde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l’école.

Sicile. Giulia travaille dans l’atelier de son père. Lorsqu’il est victime d’un accident, elle découvre que l’entreprise familiale est ruinée.

Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu’elle est gravement malade.

Liées sans le savoir par ce qu’elles ont de plus intime et de plus singulier, Smita, Giulia et Sarah refusent le sort qui leur est destiné et décident de se battre. Vibrantes d’humanité, leurs histoires tissent une tresse d’espoir et de solidarité. (Babelio)

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Mon avis : Si ces trois destins sont touchants, si je me suis attachée à ces trois héroïnes, la fin du roman m’a totalement laissée sur ma faim.

On suit leur parcours, leurs histoires sur une période assez courte finalement. Le temps que ces trois brins de récit se rejoignent pour former cette tresse. La maladie qui touche Sarah et fait basculer ses certitudes et ce petit monde qu’elle s’était construit. Le défi auquel se trouve confronté Giulia pour la survie de l’entreprise familiale. Et enfin, l’espoir d’une vie meilleure qui pousse une mère à rompre ses chaînes et secouer la tradition.

Moi, j’aurais voulu en savoir plus… Sur l’après. Comment la vie de Sarah va reprendre après son combat. Comment Giulia va-t-elle réussir (ou pas) à relever l’entreprise familiale et imposer ses choix professionnels et personnels. Et qu’adviendra-t-il de Smita et sa fille ?

Bref, un beau récit, un peu court à mon goût et qui m’a laissé sur ma faim.

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Girl

Dès la diffusion des bande-annonces, ce film, on était sûres qu’on irait le voir. Et ça n’a pas manqué. Profitant de cette semaine de congés scolaires et de soirées plus libres, j’en ai donc profité pour retrouver les salles obscures.

Synopsis : Girl est l’histoire de Lara, 15 ans. Elle rêve de devenir danseuse étoile. Avec le soutien de son père, elle se lance à corps perdu dans cette quête d’absolu. Mais ce corps ne se plie pas si facilement à la discipline que lui impose Lara, car celle-ci est née garçon. (Cinenews)

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Mon avis : C’est un film bouleversant, touchant. Dont on ne peut sortir indifférent.

C’est un film complexe aussi. Pas de manichéisme, tout n’est pas blanc ou noir. Malgré son soutien et son acceptation de la volonté de Lara, son père éprouve quand même un peu de mal vis-à-vis du caractère définitif de sa décision.

Et puis, au-delà de ce premier combat, il y a aussi sa volonté de devenir danseuse étoile. Alors que commencer cette discipline aussi tard est déjà difficile pour n’importe qui, ce qu’elle impose à son corps et son impatience d’atteindre ces deux objectifs en font une épreuve qui en aurait découragé plus d’un.e. Une épreuve physique mais aussi psychique.

En plus de ces deux combats, de ces deux transformations, Lara est en pleine adolescence et en proie aux questions, doutes et angoisses de cette période particulière de la vie.

C’est donc un film sensible et fort, qui ne pourra vous laisser indifférent. À voir, sans hésiter.

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Les règles d’usage – Joyce Maynard

Petit à petit, ma pal diminue et surtout, le stock des livres achetés peu avant Noël lors de notre dernière excursion lilloise.

Résumé : Wendy, treize ans, vit à Brooklyn. Le 11 septembre 2001, sa mère part travailler et ne revient pas. Après une prise de conscience lente et terrible, Wendy et sa famille tente de continuer à vivre. Son chemin mène la jeune fille en Californie chez son père biologique qu’elle connaît à peine. Assaillie par les souvenirs, Wendy est tiraillée entre cette vie inédite et son foyer new-yorkais qui lui manque. Elle part alors à la découverte de ce qui l’entoure, faisant d’étonnantes rencontres : une mère adolescente, un libraire clairvoyant et son fils autiste, un jeune marginal qui recherche son frère. Ces semaines californiennes l’aideront-elles à aborder cette nouvelle étape de sa vie ? (Quatrième de couverture)

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Mon avis : En dépit du sujet on ne peut plus dramatique, c’est un livre magnifique sur le deuil et la vie qui continue, malgré tout. Si j’ai parfois pu être un peu agacée par certains comportements de Wendy, il s’agit cependant de comportements et attitudes tout à fait normaux venant d’une adolescente de treize ans qui se confronte à ses parents et cherche sa place dans cette famille.

Il y a une belle brochette de personnages, tous différents et touchants à leur manière, qui gravitent autour de Wendy. Tous lui apprennent quelque chose sur elle-même, sur cette période de sa vie et sur sa relation avec sa mère. C’est donc une histoire assez riche et intéressante.

Et puis, l’envie de tourner les pages et de lire « encore un chapitre. Juste un ! » est très présente. En tout cas, ce fut le cas tout au loin de ma lecture.

Un livre sensible et plein d’émotions que je vous conseille donc vivement.

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Razzia

J’aime lorsque le cinéma me fait voyager et m’invite à entrer dans la vie quotidienne, dans la réalité des autres. Et c’est sans doute l’une des raisons qui m’a poussée à aller le voir. Découvrir une réalité différente de la mienne.

Synopsis : Entre le passé et le présent, au Maroc. Des êtres reliés sans le savoir : Abdallah, Salima, Joe, Hakim et Inès. Différents visages, différentes luttes, mais un seul souffle. Et une ville, Casablanca, comme un fragment du réel, comme le mythe aussi d’un film entièrement tourné en studios à Hollywood, que la réalité vient se réapproprier. (Cinenews)

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Mon avis : Des personnages complexes, qu’on suit plus ou moins longtemps. Chacun a son propre combat à mener, des choix à prendre. Des destins, des histoires juxtaposés et qui se croisent sous fond de mouvement de révolte.

Si je me suis laissée conter les histoires de Salima, Yto, Joe et Abdellah, qui se croisent à certains points, ainsi que celle de Hakim, j’avoue ne pas avoir trop compris l’arrivée du personnage d’Inès dans l’intrigue. C’est aussi le personnage qui m’a le moins touché. Jusque là, les histoires se mêlaient, se croisaient, parfois sans que les protagonistes ne le sachent. C’est le petit grain de sable arrivé au deux-tiers du film qui m’a un peu déstabilisée, perdue. Peut-être parce qu’elle semble faire partie d’une autre galaxie…

À part ça, j’ai trouvé ce film, ces points de vue intéressants. Chacun des personnages a un background et vit dans un environnement différents, ce qui nous permet de voir diverses facettes de la vie à Casablanca. Il y a des moments très touchants aussi. Comme celui où Hakim chante I want to break free et où Nabil Ayouch nous propose, comme dans un clip, l’ensemble des personnages à un moment charnière. C’est une séquence qui m’a beaucoup touchée, jusqu’à en avoir la chair de poule.

Bref, un film que je vous conseille de voir.

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Ceux qui restent – Marie Laberge

Ayant beaucoup aimé la trilogie Le goût du bonheur de cette auteure, quand je suis tombée sur ce roman, je n’ai pas hésité.

Résumé : Ceux qui restent sont ceux que Sylvain a laissé quand il s’est donné la mort.
Ce ut un geste soudain et,comme on dit, personne ne l’avait vu venir. Certains se le reprochent. D’autres lui parlent encore. Tous sont marqués à jamais, au fer rouge de son absence. Son père, auquel le silence des arbres a offert un refuge. Sa femme et son fils élevé dans le mensonge d’un amour étouffant. Sa maîtresse, qui a trop de feu en elle, trop de chair, trop de tout, pour laisser la mort avoir le dernier mot. Et assez de lumière pour guider ceux qui veulent vers la seule issue du deuil : la vie. (Quatrième de couverture)

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Mon avis : Woaw. C’est un roman dont les pages filent, sans que l’on s’en aperçoive. Les personnages sont tous très différents et à la fois se complètent parfaitement. On passe un moment agréable en leur compagnie, malgré les circonstances.

Et puis, quel plaisir de retrouver l’écriture de Marie Laberge. C’est plein d’émotion, fort, puissant et très très plaisant.

À lire. Ab-so-lu-ment !

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