Mon séjour grenadin#1

Dimanche

Longue journée de voyage. Et pour couronner le tout, un début de cystite. Heureusement un passage à la pharmacie de l’aéroport m’a sauvée. Deux atterrissages en une seule journée et à quelques heures d’écart, c’était vraiment trop. Vive le mal des transports, donc.

J’arrive vers 18h dans le centre-ville. Je passe à l’hôtel où ont été déposées les clés de l’appartement dans lequel je logerais toute la semaine. Et malgré les conseils du réceptionniste, j’entame la lente montée de l’Albaicín à pied, histoire d’économiser le taxi. Ceux qui connaissent Grenade comprendront l’ampleur de cette erreur avec deux valises à tirer derrière moi.

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Une vue depuis la terrasse de l’appart’

Le temps d’arriver, de découvrir les lieux, de me poser cinq minutes, je redescends vers le centre pour aller souper. J’avoue un petit coup de blues en découvrant l’appart’. Petit, un peu vétuste, chambre plutôt austère. Mais finalement, je m’y suis plutôt bien sentie.

Lundi

Je commence ma journée par un petit-déjeuner type, au Llevatecafé. Jus d’orange, café au lait et tostada con tomate. Un régal ! Et pourtant, les tomates, en général, j’aime pas ça…

Séance d’accueil à l’école. Mes craintes sont confirmés, la grande majorité ne parle pas espagnol. J’espère juste que les cours de flamenco ne seront pas donnés en anglais !

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Sur le chemin de l’école

Le reste de la matinée, je fais des courses dans l’Albaicín, histoire de remplir mon étage du frigo et du placard.

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Au détour d’une rue, dans l’Albaicín

Et puis, c’est déjà l’heure des premiers cours. Le cours de littérature se révélé super intéressant, presque un cours universitaire, et la prof est passionnée et passionnante.

Pareil pour le flamenco, qui s’avère extrêmement technique et compliqué, complexe. Mais sinon, qué gusto de dar taconazos !

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[El camino] Arcahueja – León

Though we travel the world over to find the beautiful, we must carry it with us or we find it not

Moral : La nuit fut courte, mais le moral est bon.

Physique : Mes pieds vont nettement mieux, quelques courbatures.

Réveil plus que matinal pour cette dernière matinée et les huit kilomètres qui me séparent encore de mon objectif. Il faut dire que l’ensemble de ma chambrée a sauté hors du lit vers 5h du matin et j’ai suivi le mouvement avec une bonne demi-heure de décalage. Le petit déj’ n’était franchement pas terrible : deux tranches de pain de mie et un croissant industriel, de ceux qui ne ressemblent que de très loin à un croissant, par personne. Bof bof. J’ai donc abandonné le croissant sur la table.

C’est vers 6h15 que je me suis mise en route. Lampe frontale obligatoire, vu qu’ici le soleil ne se lève que vers 8h. Et comment dire, ce ne fut pas la meilleure idée que j’ai eue… Parce que mes compagnons de chambrée ayant pris pas mal d’avance, je me suis retrouvée absolument seule, au milieu des champs, avec pour seule source de lumière ma lampe frontale. Mise à part les trois jeunes filles de l’Est qui ont été derrière moi pendant la première heure, ce fut deux heures de solitude totale. Ça ferait presque un pitch de film d’horreur. Bref, ce fut un peu angoissant par moment.

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L’entrée dans le centre historique de León, un peu avant 8h, via la puerta moneda et la muraille romaine qui ceignait la ville.

Sans compter les quelques intersections sans indications, j’ai cru à plusieurs reprises avoir fait fausse route, jusqu’à ce qu’une petite flèche jaune me rassure.

Je suis entrée dans Léon un peu avant 8h et le centre ville m’a semblé loin, mais loin. J’ai pris le temps de faire quelques photos et un petit déj en attendant l’ouverture des portes de la Cathédrale pour le cachet. Par contre, je n’ai pas vraiment visité, mais bon, je reviendrai ! Vu la mauvaise surprise de mon arrivée et avec ce bus, que je voulais prendre, complet, cette fois, j’avais pris les devants et pris un billet pour le León-Madrid de 10h30 et j’étais un peu talonnée par le stress. D’autant que la distance centre-ville – gare routière semblait assez conséquente dans mon guide (en fait, j’ai mis moins de 10 minutes… en taxi).

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La Cathédrale de León

Donc, vers 10h30, bien installée dans un bus supra (plus de place, boissons et collations comprises), les trois heures de voyage sont passées hyper vite. Il faut dire aussi que dans les bus espagnols, chacun a maintenant un petit écran intégré dans l’appuie-tête du siège de devant avec un choix de films et séries à visionner. Autant dire que j’en ai profité avant de passer quelques heures chez une amie avant de reprendre l’avion le lendemain.

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[El Camino] Reliegos- Arcahueja

Your life is made up of the memories that you choose to make, so, go make a memory !

Moral : bon

Physique : bien reposée, état stationnaire pour les pieds.

Auberge : La torre, privée.

Je n’aurais clairement pas dû boire autant de thé (quatre tasses !) hier après-midi. Résultat, je me suis réveillée trois fois cette nuit pour aller aux toilettes.

Le réveil fut plus matinal que la veille, évidemment et j’ai pris un petit déjeuner copieux vers 7h , tostadas et yaourt, avec les français et la japonaise.

La journée fut plutôt agréable, notamment parce que j’ai bien choisi les endroits où je me suis arrêtée pour faire une pause et boire un cola-cao.

À Mansilla de las Mulas, premier arrêt de la matinée, j’ai eu droit à un chupito de jus d’orange pour accompagner mon cola-cao. Ce fut encore mieux lors de ma deuxième pause, à Puente Villarente. Je me suis arrêtée dans une panadería qui fait aussi salon de thé, El horno de Eladia, et alors que je me demandais ce que j’allais commander à grignoter avec mon cola-cao, celui-ci m’a été servi accompagné d’un morceau de gâteau. Vraiment, la journée commençait sous de bons auspices.

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La passerelle à traverser pour entrer dans Puente Villarente…
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…et le pont, parallèle à celle-ci, qui enjambe le rio Porma et où passent les voitures
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Le morceau de gâteau qui m’a été offert pour accompagner mon verre de Cola Cao à El Horno de Eladia

Et puis, alors que je n’étais plus qu’à 4 km de ma destination du jour, ceux-ci m’ont semblé très très long. D’autant qu’à l’entrée du village d’Arcahueja, il y a une immense côte (c’est peut-être un poil exagéré, mais à ce moment de la journée, c’est l’impression qu’elle donnait)

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C’est par là !

L’auberge où je me suis arrêtée est un peu basique. Enfin, c’est moi qui ai pris l’option basique et économique du dortoir de dix personnes avec lits superposés, le classique sur le chemin. Des chambres privées sont aussi disponibles, mais après tout ce que j’avais déjà dépense en taxi depuis le début du voyage et sachant que c’est ma dernière nuit, je ne l’ai même pas envisagée.

Par contre, la tortilla au jambon et au fromage que j’ai dévoré pour le diner était juste délicieuse. Un vrai régal. On verra pour le souper…

Dernière journée demain et pourtant, je tenais à faire une lessive. Histoire d’avoir des vêtements propres pour demain et après-demain à Madrid. Et comme l’année passée à Atapuerca, malgré deux passages au séchoir, pas moyen d’arriver à sécher mes vêtements. Ils sont sortis chauds, mais humides. Je les ai donc étendus dehors une paire d’heure, avant que la pluie ne se présente.

J’ai passé l’après-midi dans le café de l’auberge, encore une fois, mais ce fut moins animé qu’il y a deux jours. J’ai ensuite rejoint mes compagnons de chambrée dans le réfectoire et vu que nous étions peu nombreux, j’ai changé de place. L’hospitalero m’avait assignée un lit en haut et franchement, je ne m’y sentais pas à l’aise du tout. Vu les lits disponibles cette nuit, je suis donc redescendue vite fait.

Dans la partie auberge, nous ne sommes donc que 7 : trois jeunes filles de Tchéquie et Slovaquie et trois hommes plus âgés. Pas de grandes amitiés en vue donc, mais la soirée fut divertissante. Le souper par contre, n’était franchement pas terrible, tant en qualité qu’en quantité. Heureusement, que j’étais en relative bonne compagnie !

Comme toujours, après le souper, tout le monde rejoint la chambre et l’extinction des feux ne tarde pas. Demain, j’entrerai dans León…

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[El Camino] San Nicolás del Real Camino – Reliegos

Bizarre travel plans are dancing lessons from God

Moral : bien bien meilleur.

Physique : j’ai passé la meilleure nuit que j’ai connue sur le chemin ! J’ai par contre toujours mal aux pieds mais ça s’améliore !

Auberge : Ada, privée, végétarienne.

Comme prévu, ce fut donc la meilleure nuit que j’ai passée ! C’était prévisible vu que nous n’étions que trois pèlerins dans l’auberge et deux à partager cette chambre. Bref, à part un rapide réveil à 5h du matin et à 6h quand Chris s’est levée, j’ai ensuite dormi jusque 7h30 ! Pas de réveil programmé, je pensais me lever comme « d’habitude » vers 6h-6h30, ou au plus tard 7h, vu que de toute façon, le petit déj’ n’était servi qu’à partir de 7h30. Après le « Oh, mon dieu, déjà ! « , je me suis préparée en vitesse avant de descendre déjeuner. Résultat, je n’ai commencé cette journée que vers 8h30…

Encore une fois, les paysages sont assez semblables et l’étape m’a paru assez longue. D’autant plus que je me suis trompée de chemin et que j’ai bien dû faire 2 à 3 km en plus des 17 prévus aujourd’hui. C’était avant Sahagún, à hauteur d’un pont. Il y avait trois flèches qui indiquaient de tourner à droite, une avant le pont, une autre au milieu et la dernière après le pont. Sauf que je n’ai vu que la première et suivi le brésilien devant moi, qui m’a donc induite en erreur…

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Avant d’entrer dans Sahagún, centre géographique du Camino

Une fois de plus, les derniers kilomètres m’ont paru interminables. Et puis, arrivée à Bercianos, la destination prévue du jour, j’ai eu une très mauvaise surprise… L’auberge privée, qui compte une dizaine de lits, était complète et la municipale, fermée pour cause de punaises des lits. Résultat : pas d’autre option que de marcher jusqu’au village suivant, Burgos El Ranero, à 7km. Mais ça, c’était juste impossible pour moi. Et puis, comme dans l’étape du lendemain, il y avait un tronçon de 10km que je pensais déjà sauter avec l’aide d’un taxi, j’ai carrément zapper les deux. Le temps de diner dans un bar à Bercianos et d’appeler un taxi et zou, j’ai fait un bond de 17km. C’est un peu râlant encore une fois, mais là, physiquement je n’aurais pas pu… Adieu les bonnes résolutions de la veille, donc. En attendant le taxi, j’ai feuilleté mon guide et porté mon choix sur l’auberge végétarienne de Reliegos, Ada.

Le hasard ou le chemin font sans doute bien les choses. Sans ce coup du sort, je ne me serais probablement pas arrêtée à Reliegos et je serais passée à côté de cet havre de paix qu’est l’auberge Ada. Repas végétarien, salle de yoga-méditation, installations récentes et thé à volonté dans le séjour avec de la musique relax en fond sonore, ce fut une véritable bulle de sérénité avant de repartir.

Si les gens sont arrivés au compte-gouttes tout l’après-midi, nous sommes finalement une petite dizaine à y passer la nuit et seulement six à avoir décidé de manger là. Autour de la table donc, un couple de français, Chris la canadienne de la veille, une turque et une japonaise. Dépaysement total donc. La soirée sera donc sous le signe de l’échange et chacun aura sa petite anecdote sur le chemin, de ces histoires qui vous laissent un sourire sur les lèvres…

Le menu était lui aussi à la hauteur : salade de crudités du village, soupe de courgettes et gratin de légumes. Copieux et délicieux, ça fait plaisir. Bref, ces deux dernières journées m’ont fait beaucoup de bien et sont l’essence de ce que je recherche sur le chemin…

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[El camino] Calzadilla de la Cueza – San Nicolás del Real Camino

May the torch of your soul light the flame in others until the end of our infinite days and know that our paths will cross exactly when they need to, not a mile too early or a second too late

Moral : bien meilleur

Physique : toujours mal aux pieds, même si ça va de mieux en mieux

Auberge : Laganares, privée.

Ce matin, au petit-déjeuner, encore des bollos industriels. Qu’est-ce que j’en ai marre ! Plus ça va et plus j’en rêve, de ces tostadas le matin !

Aujourd’hui, on sent clairement que les températures ont baissé. Plus de dix degrés en moins, on est passé en une journée de 30°C à 17°C maximum. Pas de quoi trop se plaindre néanmoins, c’est plus agréable pour marcher mais moins efficace pour le bronzage. Enfin, tant que j’arrive à destination avant que la pluie ne tombe, j’aurais gagné ma journée !

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Lever de soleil du côté de Ledigos

La marche a été relativement facile aujourd’hui. Un premier tronçon de 6 km pour arriver au premier village et puis un village tous les 3 km. Même si je ne m’arrête pas à chaque fois, ça rompt au moins la monotonie de certains tronçons. Ce petit changement n’a l’air de rien, mais ça fait du bien.

En chemin, je discute aujourd’hui avec deux catalanes qui m’ont conseillé, afin d’épargner mes pieds, de sauter le tronçon « Sahagún – Puente Villarente » en prenant le bus. C’est ce qu’elles ont prévu de faire, à l’instar de pas mal de pèlerins parait-il.  Même s’il s’agit d’une distance importante (24 km), l’idée me chatouille. Reste que ça ne sera pas si simple, vu qu’il n’y a qu’un bus tous les deux jours… Enfin, un pas après l’autre, un jour à la fois, on verra.

Rien de bien particulier sur le trajet aujourd’hui. Le soleil a à peine réussi à franchir la couche nuageuse et le vent est monté en fin de matinée. Clairement, on sent que l’averse se rapproche. Heureusement, je suis arrivée à destination à temps.

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La meseta, entre Terradillos de los Templarios et San Nicolás del Real Camino

Quelle bonne idée j’ai eue de m’arrêter ici, à San Nicolás del Real Camino ! Par chance, et à cause de la pluie très certainement, nous ne sommes que trois à dormir ici cette nuit. Résultat, je partage une chambre de 4 avec Chris, une canadienne et Guillermo, un espagnol, a droit à une chambre pour lui tout seul.

Et puis, que dire de cet après-midi ? Le rez-de-chaussée de l’auberge fait office de bar du village et de restaurant pour les pèlerins. L’ensemble est tenu par une famille, les parents et la fille ainsi que le fils en été. Tout l’après-midi, le village a défilé et l’ambiance était très agréable. J’ai écouté les conversations avec beaucoup de plaisir, m’y mêlant de temps en temps. J’ai pas mal ri aussi, vraiment, je m’y suis sentie super à l’aise.

Le souper m’a semblé carrément divin après les deux précédents. Enfin, de la vraie cuisine casera. Tout à fait à la hauteur de mes attentes, voire plus. Une sopa de verduras, suivie d’albondigas con patatas fritas et un yaourt en dessert (sans oublier les morceaux de melon que m’a gentiment passé Chris). C’était peut-être simple mais c’était vraiment bon. Et puis, j’ai passé cette soirée en très bonne compagnie et j’ai un peu joué l’interprète entre mes deux compagnons de la soirée, jonglant entre l’anglais et l’espagnol.

Et puis, José, l’hospitalero, m’a rappelé un principe essentiel : le camino n’est pas dur, c’est nous, les pèlerins, qui le rendons difficile. À quoi bon s’imposer des étapes, des objectifs et ne pas plutôt avancer à son rythme, en s’écoutant et en se laissant porter. Et ça, vu les jours difficiles que j’ai vécu, ça a évidemment beaucoup résonné en moi. J’ai voulu m’imposer d’arriver à León en un peu moins de huit jours, prenant comme (kilo)mètre-étalon les distances quotidiennes parcourues par beaucoup. Sauf que moi, le chemin, je le fais par petit bout et j’ai une à deux semaines (trois l’année prochaine) de moins dans les jambes que ceux qui partagent ma route et qui sont donc bien rodés. Sans compter que je ne m’entraîne jamais vraiment avant de partir. Petits déplacements à pied en ville et quelques marches de 15-20 km un peu avant le départ (et encore, cette année, je m’y suis prise méga-tard). Bref, pour les 2-3 jours qu’il me restent, je vais donc me limiter à cette quinzaine de kilomètres qui est ma norme ces deux derniers jours. Et si je n’arrive pas à León, je prendrais un bus ou un taxi jusque là afin de pouvoir rentrer sur Madrid et je repartirai de là où je me suis arrêtée l’année prochaine. No stress.

Plus que ravie donc de ce séjour dans cette auberge où j’ai retrouvé tout ce que je cherche dans le camino. Quel changement par rapport aux deux derniers jours ! Cette « nouvelle » perspective, que j’avais perdue de vue cette année, va sans doute me rendre plus sereine aussi… du moins, jusqu’à vendredi ! Il faut dire que cet objectif de León avait avant tout un but pratique : comment rentrer chez soi, arriver à l’aéroport, quand certains villages ou petites villes ne sont desservis en bus que de manière hebdomadaire ? Il reste toujours la possibilité du taxi mais bon, quand on peut payer 2-3 euros pour faire 25 km, il n’y a pas photo, c’est le bus qu’on prend.

Enfin, chaque année, j’apprends quelque chose sur le chemin et parfois, la leçon est douloureuse. Cette année en tout cas, mes pieds s’en souviendront !

Donc, voilà, peut-être que je n’arriverai pas à León cette année, mais finalement, ce n’est pas grave !

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[El camino] Carrión de los Condes – Calzadilla de la Cueza

I am not afraid of storms for I have learned how to sail my ship

Moral : stress et fatigue mais ça mieux qu’hier

Physique : toujours pas ça pour les pieds

Albergue : Camino Real, privado. Avec piscine !

La nuit n’a pas été de tout repos, malgré la solitude, et le stress est tel ce matin que j’étais à deux doigts de vomir avant de quitter la chambre et de reprendre ma route.

À cette heure matinale, seul un bar à la sortie du village est ouvert. Sous les conseils de l’hôtelière, c’est donc là que je m’arrête pour déjeuner. Depuis le début, je ne rêve que de tostadas à l’huile d’olive et une fois de plus, je dois en faire mon deuil. Ce sera pâtisseries industrielles. Bof, mais il faut bien faire contre mauvaise fortune, bon cœur. D’autant plus qu’il n’y aura rien sur le chemin aujourd’hui.

Si j’avais trouvé précédemment que 10 kilomètres entre deux villes/villages, c’était long et dur, là, ce fut 17 ! Juste un bar mobile, ouvert en été, mais sans toilettes (je ne vous raconte pas l’état des bas côtés à l’endroit où il y avait quelques arbres et un semblant d’intimité – je n’ai pas osé y soulager ma vessie pour ma part… pas assez couvert et bon, l’état des lieux était loin d’être avenant).

Une route, entre les champs, qui semble ne jamais s’achever, voilà le programme du jour. Ce fut difficile, d’autant plus que mes pieds n’ont pas cessé de me faire souffrir. La journée fut cependant un peu plus sociale. J’ai papoté à plusieurs reprises, à plusieurs pauses avec deux françaises. Ça m’a remis un peu de baume au cœur et a remis mes objectifs, clairement trop ambitieux, en perspective.

Les derniers sept kilomètres, une fois le bar mobile dépassé et une petite pause bien méritée, ont été très durs. Je n’en voyais pas la fin ! J’ai donc accéléré et accéléré pour arriver au plus vite et mettre fin au supplice…

L’auberge d’aujourd’hui est assez basique. Un café-« restaurant »-boutique, un dortoir d’une bonne vingtaine de lits et une deuxième chambre plus petite et quatre douches et deux toilettes pour tout ce petit monde. Par contre, elle dispose d’un chouette patio et d’une piscine. Si je pensais y tremper les pieds en arrivant, le soleil qui a bien tapé tout l’après-midi m’en a dissuadée finalement.  J’en ai quand même profité pour faire une lessive car on annonce une chute de températures dès demain et de la pluie.

La lessive a séché super vite et j’ai passé l’après-midi à lire à l’ombre, dans le patio. Mes pieds vont mieux, ça ne me tiraille plus autant mais ce n’est pas encore ça non plus.

Encore une fois, le souper n’a pas été terrible. Toujours les mêmes plats un peu bof et lourds. Alors que je rêve d’un truc comme un « arroz a la cubana », simple mais bon. Enfin, j’espère que ça sera mieux demain…

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